Jean-Paul DUCHÊNE

L’appareil respiratoire est composé de plusieurs espaces intérieurs: le ventre bas, les côtes flottantes, le thorax, la zone claviculaire. Chaque espace est le lieu d’une qualité d’être particulière et doit être en harmonie avec les autres ; c’est à dire qu’ils doivent tous être vivants, libres, pas juste un espace comme le bas ventre au détriment des autres. C’est la condition pour pouvoir charger un son avec notre Chi car c’est bien là le but de notre pratique. Alors nous travaillons les différentes respirations qui nous amènent à la respiration complète. C’est une façon de nous harmoniser nous mêmes.

L’expression vocale est l’expression du souffle de l’être qui fait vibrer ses cordes (vocales). Si la respiration n’est pas harmonieuse, le son produit ne le sera pas non plus. Celui-ci doit être « amplifié » par les résonateurs que sont la cavité buccale, l’arrière nez, le crâne lui même. Il est donc nécessaire de libérer ces cavités aussi pour qu’elles remplissent cette fonction.

Mais pour arriver au cœur de notre travail, il est impératif d’établir la liaison entre le Tan Tien (situé dans le ventre bas - appelé aussi hara en japonais) et un point situé au milieu de la tête : le Point LU.

Pour charger abondamment un son avec du Chi, il convient de produire deux sons simultanément : un en passant par le nez et l’autre par la bouche, donc en sollicitant le Point LU depuis le Tan Tien. Ce son diphonique sera très riche en harmoniques et ce sont ces harmoniques que nous produisons qui reçoivent et véhiculent le Chi dans chaque cellule de notre corps mais aussi dans le groupe constitué par les participants.

Cela demande du travail , de la patience et de la persévérance ainsi qu’une vision de l’être humain qui ne s’arrête pas à la forme. Et beaucoup de bienveillance...